Lutte d\'Eos

Lutte d\'Eos

Un jeux inconscient avec la mort.

" Et dire que je n'aurai plus jamais aussi Froid... "


 

Je pense à cet enfer que je tente de semer derrière moi. Il est déjà loin, je fais en sorte qu'il ne me rattrape pas. Je pense à tous ces médecins que j'ai haï et c'est peu de le dire, ceux qui m'ont suivies et m'ont laissés tomber, ceux qui ont tentés de me secourir, et ces derniers qui m'ont enfermée avec comme seule contrainte de sortie: prendre 12 kilos. Ceux qui m'ont coupés du monde. Ceux qui m'ont interdit de danser. Ceux-là même qui m'ont interdit de marcher. Mais au final ceux qui m'ont arrachés à la mort. Je pense que je n'aurais pas tenu une semaine de plus sous mes 30 kilos, quand je ne vivais plus. Quand je passais mes journées et mes nuits sans boire ni manger, sans dormir enfuie sous mes draps ou contre le radiateur, à attendre le prochain rendez-vous médical. Ce radiateur... Si vous saviez comme il fait froid quand on n'a plus qu'un peu de peau et des os fragiles. Je pense à mon ex-copain que j'ai laissé pour m'enterrer dans ma maladie. Qui a crié à l'aide quand je n'avais plus la force de parler, qui a percé le mur du silence pour me secourir. Je pense à celles qui souffrent, à celles qui pataugent sur leur balance, à celles qui y ont laissés leur vie. Je pense que j'ai de la chance, que la mort rodait à mes alentours. Que le soir je m'endormais sans savoir si j'allais savoir me lever le matin. Que ma mère m'obligeait à laisser la porte ouverte au cas où j'aurais "un problème". Elle masquait la mort sous ce déguisement de mot un peu plus léger. Je pense à mon arrivée à l'hôpital, dont je n'ai d'ailleurs presque plus de souvenir tant mon âme était loin. Je me souviens de cette baignoire qui cognait contre mes os, de ces bruits de craquements quand je m'étendais pour tenter de prendre mon essuie. Je me souviens de ces infirmiers venus en masse pendant la nuit, pour me brancher à une machine et m'obliger à boire un liquide dégueulasse. Me potassium allait me tuer.

 

Cet article n'est autre que l'éttalage de mes pensées et de mes quelques souvenirs. D'une mort qui me fut proche. D'une vie que je ne veux plus. D'une douleur que je ne souhaite à personne.



14/07/2013
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