Chute libre
6 juillet 2013, repas de famille.
J'ai mangé toute la journée. Je suis passée en mode "goinfrage" et qui a été boulimique le sait; dans ces cas là on ne s'arrête plus. Quand les plats étaient vides, j'ai tourné dans le jardin à la recherche de tout ce qui pouvait être mangé. Cerises, fraises, groseilles, ... Puis je me suis isolée pour pleurer ma défaite. Et rentrée chez moi, j'ai continué à manger. Pendant la journée j'ai eu cette infâme idée qui m'est revenue en tête "tiens, et si je me rachetais des Dulcolax pour les jours de merde comme celui-ci?" Je viens de rouvrir mes armoires à la recherche de vieux cachets qui traineraient. Mais toutes mes plaquettes sont belles et bien vides, je me demande comment j'ai pu en avaler autant. Tant pis, j'ai encore du movicol. Si mes souvenirs sont bons, ça ne fonctionne pas. Mais comme je ne suis plus addict aux laxatifs, ça peut peut-être me faire de l'effet. Reste plus qu'à trouver la notice du movicol, s'il faut un sachet, j'en prendrai deux, ou trois. C'est comme ça que je fonctionne. Comme pour les 4 somnifères que j'ai avalé avant-hier soir. Je verse mes sachets, je les bois, c'est dégueulasse mais je n'en fais qu'une gorgée. Je me sens dégueulasse. Je me sens grosse. Je me sens Loin du monde. J'ai peur pour ma pesée de demain matin qui risque d'être chaotique encore. J'ai envie d'être petite, fragile, j'ai envie d'habiter un corps d'enfant, si pur...
Le corps à la Marilyn Monroe, le corps de la femme fatale bien en forme et bien souriante ce n'est pas pour toute suite. J'ai encore trop de problèmes dans le crâne. Mon frère m'a dit "Mange, je ne fais pas confiance à l'hôpital." Il se trompe car je mange, mais il a raison quand il sous-entends que j'ai encore besoins d'aide.
"Je vais bien ne t'en fais pas."
