Lutte d\'Eos

Lutte d\'Eos

Il paraît que je suis guérie.

L’infirmière de nuit vient de me dire que j’avais bonne mine. Forcément, ça fait deux mois qu’elle n’est plus venue, en deux mois, j’en ai pris des kilos… Et ça m’afflige d’entendre ça. Sous les paroles des gens qui m’entourent je comprends des « tu as un poids normal, tu te portes mieux, tu es guérie ». Cette dernière phrase me déconcerte. Quand j’ai commencé à perdre radicalement mes kilos, je voulais retrouver mes 39kilos d’enfance. Et là, mes 42kilos et mon IMC de 17,5 m’angoissent. Je sais qu’au fond je voudrais reperdre 3 kilos. 3kilos c’est pas grand chose, mais on me surveille, et moi-même, est-ce que cette fois-ci je saurai m’en tenir au poids voulu ? Soit. Je dois me maintenir, ne pas inquiéter les autres, ne pas me perdre à nouveau. Vous savez, j’aime les filles qui ont un corps de femme, de belles formes, celles qui sont bien en chair. Et pourtant sur moi je ne parviens à imaginer qu’un corps d’enfant. J’ai peur. Quand je rencontrerai mon futur psychiatre, je lui parlerai de ces 39kilos qui m’obsèdent. Quitte à ce qu’on me surveille encore plus, je m’en fous, je veux guérir mais guérir profondément. Le contrat de poids m’a permis de me remettre en bonne santé, mais quelque chose lui échappe. C’est trop de pression. Un poids qu’on est obligé d’atteindre quelque soit ce qu’on en pense. On est tellement pressé de sortir qu’on arrive à notre poids final, et c’est pas pour autant qu’on le digère. Demain je sors de l’hôpital, je suis heureuse mais le travail n’est pas finit…

20 juin 2013



21/06/2013
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