Guérie ?
" Et, j’ai honte de me l’avouer, je ne suis plus malade aux yeux des autres. Que m’importent qu’ils me disent:”Tu vas mieux, tu as bonne mine, tu es en forme!” J’explose de rage. Je ne suis pas guérie, je suis en convalescence. Je vacille devant une vitrine de gateaux. je m’accroche avec un malaise terrifiant: manger ? Ne pas manger ? "
Tiré du livre "Ce matin j'ai décidé d'arrêter de manger" de Justine.
Le 21juin, je sors définitivement de l'hôpital. Du moins c'est ce qu'il est écrit sur mon programme, ça dépendra de ma pesée de lundi. J'ai confiance, je mange correctement, je ne peux pas avoir perdu de poids. Je mange normalement, je mange même beaucoup, j'essaie de m'autoriser un peu de lait dans mon café quand je me sens forte, une petite part de tarte quand je suis d'humeur guerrière. Et pourtant... Je pèse presque 43 kilos, je ne me pèse plus tous les jours, je mange comme tout le monde, je ne compte plus mes calories, je ne me sens plus malade, mais je ne me sens pas guérie non plus. J'ai tellement peur de retomber dans la boulimie que je bois constamment, on appelle ça la potomanie, je l'ai lu quelque part. Ou alors je chique, tout le temps, des chiques sans sucres bien sûr. Mes vieilles habitudes me reviennent. Je passe mes repas en mode "contrôle", ne pas dépasser, ne pas abuser. J'ai peur de grossir, j'ai peur de perdre du poids. Je croise quelques filles maigres, je tourne du regard en me répétant "elle ne sont pas belles". Qui sait qu'un jour j'en serai convaincue. J'envie secrètement mes 38 kilos, mes bras fins et mon écart entre les cuisses. J'ai honte devant la photo de mes 30 kilos, comment ne m'en suis-je pas rendue compte. Qui sait qu'un jour je mangerai sans me poser de questions, je penserai à autre chose, je vivrai. Ma mère fait de la tarte au riz pour demain, ça sent dans toute la maison, ça sent bon mais je n'en veux pas. J'ai peur d'en manger, j'ai peur d'attraper du bide, j'ai peur de ne pas en manger, j'ai peur de ne jamais y arriver. Je n'ai toujours pas mes règles, ça fait 8 mois maintenant. Si j'avais su la fatalité de cette maladie, si j'avais écouté, si j'avais accepté de grandir, si seulement... J'ai envie de me battre pour que les générations suivantes ne connaissent pas ce calvaire, mais comment ? On peut prévenir, on n'écoute pas, je le sais, j'ai fais de même. Que dire... Je continue ce blog, car le combat n'est pas finit. Programme de sortie, 3 tranches de pain le matin, un repas équilibré le midi, 2 tranches le soir, et du sport, beaucoup de sport. De la défonce au sport. Et un fruit comme gourmandise.
De quoi sera fait demain ?
15 juin 2013