Cliché visuel
Ça y est, ils ont remis l'eau. Je peux prendre ma douche froide. Non j'ai pas le courage, je vais juste me laver les cheveux. Je me lave les cheveux, je sors, je vais au petit magasin du bout de la rue. Je tiens mon short parce qu'il est me tombe. J'ai les cheveux encore mouillés. Je vais au rayon boisson, je prends la plus grande bouteille de coca zéro. Ils ont plus de sac, je sors, je marche avec la bouteille en main. Je vais dans un petit parc. Je m'assied en plein milieu devant une plaine de jeux minable. Les jeux sont poussiéreux, usés, pourtant ils sont nouveaux. Ils les ont placés pour faire revivre le quartier, pour attirer les enfants. Les enfants ? Quels enfants ? Y'a pas d'enfant ici. Y'a juste des petits qui escaladent les murs pour cracher sur les gens en fumant leur cigarette. D'ailleurs je vais m'en allumer une moi aussi.
Je suis sur le banc, devant une plaine un peu triste, y'a personne, il fait gris, j'ai la bouteille entre mes pieds, je fume, il fait froid, mon pull est trop grand.
Je pense aux autres qui sont en cours, qui rigolent sans doute. Je pense à cette ancienne vie que j'ai laissée. Peut-être pas si ancienne, mais si loin. Suis-je malade? Suis-je en train de guérir? Vais-je vivre? Je reprend ma bouteille et je rentre, je met le chauffage à fond. Je regarde les horraire de cinéma, y'a plus Frankenweenie. De toute façon j'aurais pas eu le courage d'y aller. Je me sers un verre, deux verres, trois verres, les bulles me font mal au ventre.
Eos